Cantigas do desassossego
for female voice, percussion, ensemble & electronics
(2019)
dur : ca. 15'00"
Instrumentation : flute (also bass flute), oboe, clarinet (also bass clarinet), bassoon, tenor saxophone, trumpet, trombone, piano, 4 percussionists, female voice, 2 violins, viola, cello, double-bass
First performance : October 4, 2019
by Orchestre des lauréats du conservatoire, William Blanc (conductor), Amélie Raison (soprano)
at CNSMDP, Salle Rémy Pflimlin
About the recording :
Orchestre des lauréats du conservatoire
William Blanc, direction
Amélie Raison, soprano
Concert du prix de composition
Salle Rémy Pflimlin
october 4, 2019
About the piece
French (original)
Le silence qui sort du son de la pluie se répand dans un crescendo de monotonie grisâtre... Et je ne sais pas ce que je sens, je ne sais pas ce que je veux sentir, je ne sais pas ce que je pense ni ce que je suis... Je cherche. Je ne vois pas, je ne pense plus.
Ces mots, issues du Livro do desassossego de Fernando Pessoa, traduisent l’atmosphère que l'auteur installe tout au long du livre. Recueil d’esquisses, d'idées vagabondes ou erratiques, comme des étincelles de pensées fugaces d’un journal intime où les réflexions naïves et les divagations brouilleraient le propos (si jamais il y avait un) au profit de l’enchantement des mots.
On est face à un ouvrage d’une intimité désespérée ; c’est l'inquiétude, ou intranquillité vis- à-vis de sa propre existence qui nous écarte de notre entourage, d'une vie qu’on voit passer de la fenêtre. Un sentiment qu'il faut éprouver pour bien le comprendre, ou alors lire Pessoa ; vous connaîtrez alors une sensation comparable.
L'ouvrage nous mène par des chemins ambigus. On a simultanément l’impression d’aller nulle part, puis, brutalement, de se retrouver ailleurs, comme si on ne sentait aucun besoin de poursuivre le sujet. Toutefois, l’atmosphère est toujours la même, celle d’un personnage intranquille avec soi-même qui ne semble trouver de confort avec rien d’autre que l’acte d’écrire ; sans pour autant être content du résultat. Engendrant ainsi des formules d’expressions réservées, d'une tendresse toujours en retrait.