Smudges over dripping ink
for piano and ensemble
(2018)
dur : ca. 7'30"
Instrumentation : flute, bass clarinet, tenor saxophone, trumpet, piano, violin, viola, cello, (5 strings) contrabass
First performance : January 30, 2019
by Ensemble Intercontemporain, Simon Proust (conductor)
at CNSMDP, Salle Maurice Fleuret
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This piece has received various awards and distinctions, such as:
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Grand Prize from the Ise-Shima Art Committee, Japan (2021)
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First Prize at the Martirano Award, USA (2021)
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First Prize at the New Classics International Composition Competition, Russia (2020)
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Honorable Mention at the Luigi Nono Composition Competition, Italy (2020)
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Publisher : BabelScores
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About the recording :
Ensemble Intercontemporain,
Simon Proust (conductor)
Salle Maurice Fleuret, CNSMDP
January 30, 2019
About the piece
French (original)
Pour cette pièce j’ai choisi un titre qui de toute évidence découle du monde pictural. Smudges over dripping ink m’a paru conforme à l’image poétique qui m’a guidé tout au long de la composition. Le choix d'un titre en anglais, une langue avec laquelle j’entretiens pourtant un rapport assez conflictuel, s’est révélé pertinent par sa capacité à condenser en quelques mots le propos de la pièce. Smudge est en effet un mot qui ne trouve pas facilement son équivalent en français. Il se réfère à une tâche, une bavure, un brouillement, qui est fait, dans ce cas-ci, sur de l’encre coulante.
L’œuvre est conçue non pas comme un concerto, mais plutôt comme une pièce où le piano a un rôle central, d’où toute la musique découle et coule ; analogue à un artiste plastique qui compose sa toile dans le temps. L’ensemble est donc subordonné au piano, il est dépendant de ses propositions, ses gestes et de ses caprices.
Il pose une note, comme on lance une goutte d’encre qui s’écoule sur le vide d’une toile. Elle se brouille, se macule ; elle se transforme et perd son aspect initial jusqu’à devenir une tâche délicatement maladroite. Une fois séchée, on jette à nouveau de l’encre, qui cette fois-ci s’écoule et s'épanche fluidement, dans un fragile bercement enfantin qui ressemble presque à une boîte à musique. L’écoulement de l’encre se poursuivant, hasardeusement et minutieusement, des images, enjouées et candides, s’insinuent. On ne tardera pas à les brosser jusqu'au brouillage ou même l’effacement. Et pour finir, mécontent du résultat, on jette de l’encre sauvagement sur l’ensemble de la toile, jusqu’à la recouvrir entièrement.
La pièce est pensée comme un seul mouvement, continu, mais constituée de petits paysages, comme des « fenêtres » qui reflètent les variations et transformations de l’encre, ses divers mouvements d’écoulement et ses bavures.
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English (translated from the french version by the composer)
For this piece I have chosen a title that in all evidence derives from the pictural world. Smudges over dripping ink suited the poetic image that guided me throughout the composition process. The choice of an English title, a language with which I entertain a rather conflicting rapport, seemed equally pertinent for its capacity to condense in a few words the intentions of this piece. Smudge is in fact a word that does not find its equivalent with ease in either of the languages with which I am familiarised.
The present work has not been conceived as a concerto but rather as a piece where the piano has a central role, from which the music flows and drips ; analogue to a plastic artist who composes his canvas in time. The ensemble is therefore subordinate to the piano, dependent to its propositions, gestures and whims.
He (or it) proposes one note, as one would cast a drop of ink that collapses in the emptiness of the canvas. She is then blurred, smudged and transformed until inevitably losing its initial aspect and becoming nothing more than a blemish: an awkwardly delicate stain. Once dried, more ink would be thrown, this time dripping and effusing in all its fluidity, like a fragile and childish swaying that oddly resembles a music box. The flow of ink pursues, randomly and minutely, insinuating candid and playful images. It will not take long to brush it away until it's blurred, or even erased. And finally, as if displeased with the result, one throws one last sauvage burst of ink on the totality of the canvas until it's entirely covered…
The piece is conceived in one continuous mouvement, constituted of short sceneries, like “windows” that reflect the variations and transformations of the ink, its different mouvements, flows, its smudges.